Succès antérieurs

L’initiative contre le commerce de guerre a été déposée. Il est temps de revenir sur la phase de récolte et sur les succès remportés jusqu’à présent. Depuis le lancement de l’initiative, il s’est déjà passé beaucoup de choses.

L’association suisse pour des investissements responsables (SVVK-ASIR) est une association regroupant d’importants fonds de pension en Suisse. Les membres fondateurs sont par exemple, Publica (la caisse de pension fédérale), les caisses de pension de la Poste et des CFF. Cette association a dressé une liste d’exclusion de 15 entreprises qui fabriquent du matériel de guerre prohibé, telles que des armes nucléaires, des armes à sous-munitions ou des mines antipersonnel. Du point de vue de la Coalition contre le commerce de guerre, cette fusion doit être saluée et constitue un pas dans la bonne direction. Bien qu’il soit clair que cette liste d’exclusion ne suffit pas, car elle n’est pas suffisamment contraignante.

La caisse de pension de la ville de Zurich, par exemple, dispose depuis longtemps de sa propre liste d’exclusion, qui contient 62 entreprises actives dans le secteur de la défense. Dans plusieurs cantons, des propositions ont été déposées dans les parlements respectif, ces dernières ont pour la plupart déjà reçu des réponses. Dans le canton de Bâle-Campagne, la caisse de pension Basellandschaftliche a exclu 15 sociétés de défense de son portefeuille de placements. De plus, une adhésion au SVVK-ASIR est à l’étude. La caisse de pension de la ville de Bâle a emboîté le pas et exclut désormais 15 entreprises de défense. Le fonds de pension de la ville de Winterthour examine également de s’affilier au SVVK-ASIR.

Dans le canton de Berne des décisions ont aussi été prises. La caisse de pension de la ville de Bienne a selon sa propre déclaration, exclu tous les producteurs de matériel de guerre de leur univers d’investissement. La caisse de pension du canton de Berne a également exclu certaines entreprises d’armement. La ville de Berne a accepté la motion intitulé «pas de fond de pension pour la production de matériel de guerre », cette dernière demandait que la réglementation actuelle autour du financement direct et indirect des producteurs de matériel de guerre soit compléter et renforcer.

Dans la ville de Lucerne, le GSsA, La JS , les Jeunes Verts et d’autres partis et organisations ont soumis une initiative municipale « Pour une interdiction des activités de guerre à Lucerne ».Après de nombreux échanges avec l’exécutif et trois avis juridiques – dont l’un a été demandé par le GSsA – la commission d’investissement du fond de pension a adapté de manière indépendante sa réglementation et a rejeté les investissements dans les producteurs d’armes nucléaires. L’initiative a ensuite été retirée.

Une tendance déclenchée par « l’initiative contre le commerce de guerre »

Ces décisions d’investissement sont fondamentalement positives. Le journal « Der Bund » parle déjà d’une « tendance qui a probablement été déclenchée par l’initiative contre le commerce de guerre ». Il est cependant clair qu’il reste encore beaucoup à faire. La Banque nationale suisse (BNS) continue d’investir sans contrôle dans les entreprises d’armement. Ceci malgré le fait que le GSsA a déposé un avis de surveillance à l’égard de tel placements. De plus, les caisses de retraite, qui intègrent des critères d’exclusion, sont encore minoritaires.